Ce qui frappe en premier quand on arrive dans le Royaume d'ESTRELIA c'est la beauté et le calme de son village aux petites chaumières plus charmantes les unes que les autres. Il est bordé par une superbe forêt que l'on peut traverser sans problème en suivant le sentier qui mène tout droit au château de son souverain. Le paysage de ce royaume est assez plat, les seuls reliefs que l'on peut voir sont les tours du château avec leurs toits en tuiles bleus turquoises et leurs fenêtres ornées de vitraux multicolores de vrais merveilles. D'ailleurs les gens viennent de loin pour voir ses beautés, certains en sont même jaloux car ils n'ont pas les mêmes dans leurs royaumes. Et pour finir le tableau un long fleuve paisible traverse de part en part le paysage, baignant le tout de ses reflets tantôt vert tantôt bleu, mais rien ne vaut le spectacle qu'il offre lorsque la lune s'y reflète dedans. Tout le long de sa course des arbres penchent leurs branches dans son eau pure, et on y retrouve une faune et une flore des plus diverses. Il est le Royaume le plus surprenant de Fairyland.

Depuis la nuit des temps, les terres de Fairyland sont régis par une coutume. Chaque nouveau-né qui vient au monde, qu’il soit fils de roi ou fils de paysan, se voit baptiser par une fée. Celle-ci saupoudre généreusement le front du bébé de poussière magique. Cette coutume est perpétrée depuis bien longtemps à travers tout le royaume, et plusieurs histoires courent à son propos. Mais la plus plausible et la plus logique c’est celle qui parle de la fée Morwenn et de ce qu’elle a fait pour sauver la reine d'Estrelia et son nouveau-né.

Il y a des décennies à Estrelia l'un des six royaumes de Fairyland, le Roi Oren attendait impatient son premier enfant. Il en oubliait presque ses devoirs royaux pour rester au prêt de son épouse la douce et aimée reine Maja. Le début de la grossesse s’était très bien passé, mais depuis presque deux mois la reine était alitée, et plus le temps de l’accouchement approchait et plus les douleurs se faisaient intenses. La reine devenait faible. Son visage se faisait pâle comme la nouvelle lune et ses beaux yeux verts se voilaient de noir, devenant sombres comme la nuit. Aucun spécialiste, pas même le sorcier le plus compétent du royaume, ne pouvait aider la reine. Les médecins royaux avaient peur au moment de la délivrance de perdre l’enfant ou la reine et encore pire les deux. Le roi était au plus mal. Il ne pouvait se résoudre à perdre sa bien-aimée, même son futur bébé, et encore moins les deux. Il restait au chevet de sa belle, priant tous les dieux, mais rien ne changeait. Et plus le temps passait et plus l’état de la reine empirait. Il ne pouvait en supporter plus. Et lorsqu’à ses oreilles, lui est venu le bruit qu’il y avait un remède à ce mal, il décida de partir à sa recherche. Pour cela il laissa à regret sa belle entre les mains de ses plus fidèles sujets et il se lança à corps perdu dans cette quête en compagnie de quelques chevaliers. Ils chevauchèrent à travers les forêts, les champs verdoyants, les terre arides, interrogeant toutes les personnes qui croisaient leur chemin. La quête était plus difficile que ce que le roi avait pensé, mais il ne perdait pas espoir, espérant juste que sa reine l’attende. Le roi fouillait chaque recoin des terres de Fairyland. Un soir lui et ses chevaliers fatigués se posèrent à l’orée d’une forêt. Le roi avait beaucoup de mal à dormir. D’un seul coup il vit une lumière incandescente s’approcher de lui, c’était la fée Morwenn. Cette dernière avait perçu la pureté d'âme du roi, ainsi que l'amour qui l'animait dans ses desseins. Ainsi lui fit-elle cadeau d'une fiole de poussière de fée, extraite d'un diamant rose qu'elle avait chéri pendant de longues années. Elle confia au roi ses vœux de réussite et lui conseilla de partir au plus vite. Ce qu'il fit sans se retourner, la main sur le cœur. Une fois de retour à son royaume, il courut sans s'arrêter jusqu'aux appartements de son épouse, le ventre noué dans l'attente d'une réponse. Elle était là, perdue dans ses draps blancs. Son visage était creusé, elle avait perdu tout éclat de vie, ses yeux teintés de noir faisaient penser à un ciel d'orage. Et sa peau était si translucide, qu'on pouvait aisément voir les vaisseaux sanguins qui parcouraient son doux visage. Il s'agenouilla à son chevet, les yeux attendrit, des mots doux et sucrés aux bord des lèvres. Sans attendre, il lui administra la poussière de fée de la manière que Morwenn lui avait confié : en la saupoudrant doucement au dessus de son front et de ses lèvres. Le roi déposa ensuite un baiser sur la joue de son épouse, remonta ses couvertures et quitta la chambre dans l'attente du lendemain, comme le lui avait indiqué la Fée Morwenn. Au lever du soleil, le lendemain, il se hâta de se rendre aux côtés de sa reine. Les rayons du soleil entouraient son visage qui rayonnait enfin, la vie coulait à nouveau dans ses veines. Sa douce reine avaient ses mains posées sur son ventre. Un sourire fatigué, mais réels se dessina alors sur ses lèvres. La reine était sauvée et le futur bébé aussi. Quelques jours plus tard, la reine Maja mit au monde une magnifique princesse. Le roi Oren saupoudra le reste de la fiole sur son front, et c'est ainsi que naquit cette coutume.

La légende veut que la Fée Morwenn peuple encore la forêt aux mille couleurs, en quête d'amour à délivrer. Certains clament l'avoir rencontrée, mais ce n'est souvent qu'un doux rêve. Et depuis ce jour, chaque nouvelle naissance est célébrée de la sorte dans tout le royaume de Fairyland. Les nouveaux-nés reçoivent en cadeau, sur leur front, aux premières heures de leur vie, une pincée de poussière de fée. Ce qui a le don de les faire rire, du coup une légende a suivi cette coutume, de voir naitre une fée dans le rire d'un nouveau né. En effet grâce à la pureté de ce rire et à tout l'amour qui est lié à cette coutume. On dit qu'une fée née, à chaque fois qu'un enfant est baptisé, dans la fleur la plus proche. Les lys, les coquelicots, les jonquilles, les roses, les violettes... Et toutes les autres fleurs, furent à partir de ce jour là, regarder avec beaucoup plus d'attention et d'amour.