Lorsque l'on rentre dans la vallée du Royaume de PERSELIA on entend la terre murmurer, parler, parfois même crier. Cela vient des entrailles de ce lieu, c'est l’écho des coups de pioche des nains qui travaillent dans les mines de diamants fierté de Fairyland. Jour après jour ils cassent, et cassent ces pierres pour le plus grand bonheur des seigneurs et surtout des fées. Au centre d'une vaste étendue d'herbe tendre, un château en pierres d'une couleur rouge vermillon surplombe tout, noyant le paysage dans des reflets rougeoyant. A quelques lieux il y a le village ou il fait bon se reposer, un vaste choix d'auberge s'offrent aux voyageurs. Il faut dire que 4 fois dans l'an un tournoi de chevalerie se déroule sur les terres du seigneur des lieux. Faudrait pas oublier une chose gigantesque qui est apparu on ne sait comment au milieu des terres et qui mène au château des ogres, enfin si on ose l'escalader.

Il fut un temps où des êtres gigantesques, plus encombrants que méchants, peuplaient les contrées de Fairyland. C'était les géants. Les géants faisaient plus peur par leur taille que par le reste. Ils n'étaient pas de mauvais bougres, ils étaient juste empotés dans ce monde où finalement rien n'était fait pour eux. Personne ne cherchait à les connaitre, faut dire qu'il n'était pas facile de les inviter. Et leur présence occasionnait beaucoup de dégâts.

Imaginez un champs de blé, faisant la fierté d'un paysan, prêt à être labouré. Un champs de blé, avec de beaux épis bien droits et bien dorés. Et voilà deux géants bavardant tranquillement, hésitant entre traverser le champs ou passer sur le pont pour rejoindre le royaume voisin. Le pont de bois semblait bien fragile et délicat. Les deux géants ne voulaient en aucun cas qui cède sous leur poids. Et puis sous ce pont coulait une belle rivière et l'eau... eh bien ils n'aimaient pas ça. Ni une, ni deux, ils traverseraient le champs de blé. Pour eux, les beaux épis dorés n'étaient que des brins d'herbe qui leur chatouillaient la plante des pieds. Et une fois traversé, pour ne pas dire piétiner le beau champs de blé aux épis bien droits et bien dorés, ne fut qu'un champs ravagé. Pour les géants ce n'étaient qu'une broutille, pour le paysan il en fut tout autrement.

Vu que le champs de blé appartenait à un grand et riche seigneur, la nouvelle se répandit vite. Les géants furent encore plus traqués, à coup de fourche, à coup d'épée. Mais cela ne leurs faisaient aucun effet, par contre la traque occasionna quelques dégâts supplémentaires. Finalement, ils se retrouvèrent dans le royaume de Perselia, entourés de toute la caste des divers royaumes. Acculés, les géants ne savaient que faire, au fond d'eux ils n'étaient pas méchants, ils voulaient juste un endroit à eux. Un monde à leur taille où ils pourraient vivre en paix, sans avoir peur à chaque pas d'écraser un pauvre villageois.

Et leur vœux fut exhaussé par un concours de circonstances rocambolesques. Un enfant jouait avec des graines de haricot, les lançant en l'air. Un cheval effrayait par un bruit se cabra, bousculant un paysan qui en se reculant fit tomber l'enfant. Du coup les graines volèrent dans les airs s'éparpillant au gré du vent. Une des graines tomba, juste aux pieds d'un géant dans une flaque d'eau, un reste des dernières pluies.

Un bruit infernal se fit entendre, surprenant les géants et les habitants présents. La graine germa, et poussa, poussa. Tant et si bien que le pied du haricot toucha le ciel. Les yeux écarquillés, tous se retrouvèrent le souffle coupé devant ce spectacle grandiose. Les géants n'hésitèrent pas longtemps à prendre d'assaut cette porte vers la liberté. Peu importait ce qu'il pouvait y avoir en haut, juste au dessus des nuages. Les géants n'avaient jamais vu un pied de haricot si grand, il était fait pour eux.

Personne ne les suivirent, la peur de l'inconnu était trop grande. Ils essayèrent de la couper avec des haches, mais aucune ne parvint à entailler le pied. Du coup le pied resta là en plein milieu de la vallée, et au centre du royaume. Les géants avaient enfin leur monde. Et ce qui se passe au dessus des nuages et bien c'est une autre histoire.